Grand débat national, gilets jaunes... : la position des socialistes

Dès le 6 novembre, le Bureau national du Parti socialiste exprimait son soutien aux "Français qui défendent leur pouvoir d’achat" et demandait l’organisation d’une conférence nationale sur le financement de la transition écologique. C'était avant les premiers blocages de ronds-points et les premières manifestations.

Le 2 décembre, Olivier Faure et les présidents des groupes parlementaires écrivaient au Président de la République pour l'exhorter à rétablir l'ordre après les premières violences et à entendre la demande de justice sociale qui émanait du mouvement. Dès le lendemain, une proposition de loi était déposée à l'Assemblée nationale (consultable ici) qui propose :

  • le rétablissement de l'ISF, 
  • une nouvelle version du chèque énergie pour aider 3,7 millions de nos compatriotes à répondre aux enjeux de la transition écologique, 
  • une augmentation de la prime d'activité, 
  • l'indexation des pensions de retraite de base sur l'inflation, 
  • une limitation de la hausse de la CSG pour les plus hautes retraites...

Autant de mesures financées par la taxation sur les revenus mobiliers comme les dividendes. Il aura fallu attendre le 10 décembre pour que le Président de la République annonce enfin quelques premières mesures pour répondre à l'attente de justice sociale du pays et lance un grand débat national. 

Parti républicain, le PS participe à cet exercice démocratique pour y porter, en responsabilité, des propositions concrètes permettant une issue à la crise que traverse notre pays depuis maintenant plusieurs mois. Nous encourageons également les Français à s'emparer de la question de la pauvreté en participant sur notre plateforme collaborative La Ruche aux échanges sur cet enjeu de première importance. Nous sommes enfin très attentifs aux conditions d'exercice du grand débat en participant au comité de suivi : il s'agit de s'assurer que le grand débat se déroule dans des conditions honnêtes et impartiales et que la restitution des débats sera conforme aux sujets dont se seront emparés les Français.

Rétablissons l'ISF !

ISF

Le Président n’entend pas l’exigence de justice fiscale qui monte du pays. Les efforts sont toujours pour les mêmes, les cadeaux fiscaux aussi.

Le Président ne veut pas rétablir l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Les socialistes pensent que les Français·e·s doivent être consulté·e·s par référendum avec une question simple : êtes-vous favorable au rétablissement de l’ISF ?

Il existe aujourd’hui une possibilité d’obtenir cela grâce au Référendum d'Initiative Partagée (RIP).

Rappelons que l'assiette de l'ISF ne prenait pas en compte les trois quarts des montants investis dans le capital des PME lorsqu'il ne s'agissait pas de placements spéculatifs et donc que cet argument donné par Emmanuel Macron pour justifier cette suppression est fallacieux.

Il faut d’abord réunir la signature de 185 parlementaires, puis celle de 4,7 millions de Français·e·s. Aujourd'hui, ce sont déjà 161 parlementaires qui se sont mobilisés : il en reste encore 24 à convaincre ! 

Dès la première étape, nous avons besoin de vous pour interpeller vos députés et sénateurs. Vous pouvez vous rendre sur la plateforme participative www.referendum-isf.fr vous permet d’écrire directement à vos élus en entrant simplement votre adresse.

Chaque voix compte, faites-vous entendre !

Européennes2019 : "J'ai encore espoir pour que la raison l'emporte"

201901 OFJeudi dernier, le Premier secrétaire Olivier Faure était l'invité de Nicolas Demorand et Léa Salamé dans la matinale de France Inter. Interrogé sur différents sujets, Olivier Faure a réaffirmé que le Parti socialiste s'investirait dans le grand débat national qu'il avait appelé de ses vœux dès novembre dernier et y verserait ses propositions afin d'infléchir la ligne du gouvernement. Quant aux élections européennes, le Parti socialiste continue sans relâche son travail en faveur d'un rassemblement de la gauche.

A l’attention de Benoît Hamon - Membre fondateur de Génération-s

Courrier de la Délégation Socialiste Française au Parlement européen à l’attention de Benoît Hamon - Membre fondateur de Génération-s

 

Strasbourg, jeudi 17 janvier 2019

Cher Benoît,

Ce matin, tu as estimé utile d’utiliser plusieurs minutes de ton passage dans la matinale la plus écoutée de France pour mentir aux Français et calomnier tes camarades socialistes et radicaux. Plutôt que de privilégier le combat contre la droite et l’extrême-droite. 

C’est irresponsable, alors que nos adversaires n’ont jamais été aussi forts.

Non, les socialistes français et européens ne sont pas en « grande coalition »avec la droite. 

Non, ils ne proposent pas de « grande coalition » avec la droite pour la prochaine législature. 

Oui, c’est à l’initiative des socialistes et radicaux français que « l’accord technique » sur la présidence du Parlement européen a été rompu.

Nous nous connaissons bien. 

De 2004 à 2009, tu as été député européen membre de la délégation socialiste française. Tu devrais te souvenir du mode de fonctionnement du Parlement européen comme d’ailleurs les eurodéputés Génération.s qui ont siégé avec nous quatre années et demi sur cinq et qui appartiennent d’ailleurs toujours au groupe Socialistes & Démocrates.

La vérité reste : le bilan, nous le partageons.

Au Parlement européen, jour après jour, nous faisons avancer les valeurs et les idées de gauche, avec conviction, avec pugnacité, avec toutes celles et ceux qui veulent nous rejoindre dans des combats communs. 

Nous luttons contre la fraude et l’évasion fiscales, nous faisons avancer l’Europe sociale, nous défendons une Europe ouverte sur le monde, à la hauteur de l’enjeu sur les questions de migration et d’accueil des réfugiés, nous exigeons un vrai budget

pour l’Union européenne, pour que notre continent s’engage dans la voie d’une croissance soutenable par l’investissement et la relance industrielle, en faveur de l’emploi, prônant l’éducation, la formation et la recherche. 

Une Europe à la pointe dans le combat contre le dérèglement climatique. 

Une Europe des valeurs, où les libertés fondamentales des citoyens, les corps intermédiaires et la société civile organisée sont respectés. 

Une Europe de la culture, de la mobilité et de la jeunesse.Délégation Socialiste Française au Parlement européen

Nous avons ensemble quand tu étais eurodéputé socialiste défini la doctrine du juste échange dans le commerce international.

Encore cette semaine, nous avons obtenu une belle victoire contre les pesticides et le glyphosate, pour protéger l’environnement et la santé de tous. C’est là notre définition du progressisme et de la gauche que nous avons en partage avec, nous n’en doutons pas, des millions de Français, et, avec toi, quand tu ne t’enfermes pas dans des tactiques boutiquières qui sont d’un autre temps et ne répondent pas aux enjeux politiques du moment.

L’heure est trop grave pour continuer ce jeu de massacre de la gauche par micros interposés, il est temps d’avancer et de montrer aux citoyens français et aux européens que nous avons une même boussole : faire gagner l’Europe sociale et écologiste contre les forces libérales et nationaliste.

Amicalement,

Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy
Présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen