Parmi les nombreux mails qu'il reçoit, SuperNo est tombé sur un communiqué de presse de Jean-Michel Fourgous, député-maire d'Elancourt, vantant les mérites de Nicolas Sarkozy et intitulé « La France a un capitaine à la barre ». Ce cirage de pompe ne pouvait laisser de marbre notre blogueur associé.
Jean-Michel FOURGOUS “député assurance-vie” par news-assurances
J'ai déjà raconté comment ma boîte mail de blogueur est prise d'assaut par des « communiqués de presse », qui finissent généralement à la trappe, sauf quand un titre attire mon attention.
Un des politicards qui me fait périodiquement parvenir les preuves éclatantes de la profondeur de sa pensée s'appelle Jean-Michel Fourgous, député et maire d'Elancourt dans les Yvelines, une commune sans doute composée d'un nombre suffisant de bourgeois aisés pour préserver monsieur Fourgous de trop cauchemarder quand l'heure de la réélection sonne.
Ce cher notable cumulard avait déjà eu les honneurs de ce blog lorsqu'il avait déclaré sans rire que notre parti « socialiste » était le seul parti marxiste d'Europe. Oui oui, celui de DSK, Hollande, Valls et bien d'autres... On doit s'ennuyer beaucoup à Elancourt pour sortir des âneries pareilles, à moins que l'herbe qu'on y fume soit de toute première qualité...
Voici sa dernière « production », sponsorisée par tous les marchands de cirages ou de brosses à reluire des Yvelines. Attention, c'est du lourd :
Communiqué de presse
« La France a un capitaine à la barre »
Lors de son intervention télévisée du 27 octobre, le président de la République a montré aux Français que l'on peut compter sur son expérience, sa compétence, son courage et sa ténacité pour protéger les Français contre la crise qui secoue notre pays et l'Europe entière.
Il a tenu un langage de vérité, n'a pas masqué les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et tous les enjeux d'un accord qui n'a qu'un objectif : relancer la France, l'Europe et leur croissance économique et sociale. Les marchés ont d'ailleurs salué de manière positive les décisions prises avec l'Allemagne.
Nicolas Sarkozy est un homme de devoir. Loin d'avoir failli à sa tâche comme lui reprochent certains marchands d'illusion, il prouve qu'il maîtrise des dossiers complexes, reste un vrai décideur et qu'il tient bon le cap en pleine tempête.
Le comique de service
Qui a dit : Français, endettez-vous davantage ?
Pourquoi s'abaisse-t-il ainsi plus bas que terre pour faire briller les talonnettes de son gourou, qui a de notoriété publique à peu près tout raté au cours de son quinquennat apocalyptique ? Il a peur qu'on lui parachute Rachida Dati ?
En attendant, ce torrent de cirage digne du schtroumpf à lunettes appelle quelques commentaires :
- quand on « sauve la Grèce » en grande pompe tous les quinze jours, sous les projecteurs d'une presse incompétente et complice qui célèbre la grandeur de Sarkozy et Merkel, c'est bien la preuve que le précédent sauvetage n'a servi à rien.
- la crise de la dette, comme celle des subprimes, est la conséquence directe de la politique ultralibérale que Sarkozy prône et applique.
- les deux causes principales de la crise de la dette sont :
• la baisse des recettes budgétaires due aux cadeaux fiscaux faramineux faits aux riches et aux entreprises sous le fallacieux prétexte de « créer des zemplois ». Il suffit de regarder la courbe des chiffres (pourtant truqués) du chômage pour constater l'ineptie de la chose.
• l'impossibilité pour les banques centrales de prêter de l'argent aux États (j'y reviens très prochainement).
Sarkozy a-t-il manifesté la moindre volonté de remettre en cause ces deux dogmes ultralibéraux ? Ça m'aura échappé, alors...
- en 2002, quand Chirac a récupéré le pouvoir, la dette publique française était d'environ 900 milliards d'euros, fruit de 30 ans d'incurie budgétaire. 5 ans plus tard, quand Sarkozy est arrivé, c'était 1100 milliards. Fin 2011, nous en sommes à... 1700 milliards ! Ceci devrait le disqualifier totalement pour donner la moindre leçon en la matière, non ?
- le capitaine dont il est question, Sarkozy, sauveur de l'univers, n'est-ce pas celui qui, dans son programme pour 2007, voulait instaurer les subprimes en France ? Lisez bien cette phrase totalement hallucinante au vu de l'actualité : « Une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir »
Voici même une vidéo qui date du 14 septembre 2006 où il vante le crédit hypothécaire, celui qui a mené à la « crise des subprimes ».
Crise: Quand Nicolas Sarkozy vantait les subprimes par LePostfr
C'est lui, votre capitaine ?
Retrouvez l'article original sur l'excellent blog de SuperNo, hébergé par le site du journal Marianne